Superbe site où j’y ai revu une grande part de mon enfance et ma jeunesse, moi qui ait quitté Fouquières en 1972. Ma mère y a vécu jusqu’en 2010, elle y fut d’ailleurs conseillère municipale et présidente du club de l’Age d’Or qui résidait dans la salle des frères ZIARKOWSKI (mon père Bogdan et son frère Djienek tous deux héros de la guerre 39/45).
J’ai été surpris de revoir le plan d’implantation de la chapelle Sainte Cécile (qu’on appelait aussi la chapelle des Polonais car la messe y était dite le dimanche à 9h30 en polonais). Sur ce plan on y voit ce qu’on appelait la rue des baraquements, qui partait du bout de l’avenue de Strasbourg et rejoignait le site de l’école Jean-Macé. D’ailleurs, à l’époque le dernier baraquement juste en face de l’école y était habité par la famille Deregnocour (pas sur de l’orthographe). Il est dommage qu’il n’y ait pas de photos de ces baraquements qui furent détruits (y compris ceux au bout de l’avenue de Strasbourg) vers les années 1969, 1970, il me semble, à la construction de la rocade.
Je fus surpris de découvrir que l’école Jean Macé fut construite en 1954 ou alors on parle du début des travaux car j’y ai joué avec mon frère Richard et les Deregnocour au gendarme et au voleur (je devais avoir 3, 4 ans). Je me souviens de la maison des Anglade en Face car je me perchais sur les tubes de leur clôture. Il est dommage que le site ne propose que 2 photos, celle des logements des maîtres et l’école des filles que ma sœur Claudine a fréquentée. L’école des garçons était juste derrière et j’y eus des maitresses et maîtres que je n’oublierai jamais tant ils m’ont donné le goût d’apprendre. (Mme Caillez, Mme Legrand, M. Bouillon et surtout M. Macé). Cette école se trouvait au bout du jardin quand nous avons déménagé du 3 rue de Mulhouse où je suis né au 29 rue Lénine aujourd’hui 43 rue de la liberté et en cahette, j’allais jouer sur les portiques métalliques (barre transversale, échelle …)
Il eut été bien aussi d’avoir des souvenirs photographiques du dispensaire où l’infirmière Jeannette (comme tout le monde l’appelait) a soigné tant de personnes. J’en garde un souvenir très ému de sa gentillesse et de sa disponibilité. Il n’y a pas de souvenirs photographiques de la Fosse 9 et de ce que l’on appelait la nouvelle cité avec sa Coop, son bistrot, la boucherie Fryder, le magasin à côté (qui est un salon de coiffure il me semble aujourd’hui) où on pouvait acheter du joint de robinet ou des clous en passant par la machine à laver plus tard (j’ai oublié le nom des propriétaires mais je me souviens encore très bien d’eux physiquement et de leurs maison en face de la ferme de celle qu’on appelait Bauerka. Il y avait aussi cette famille qui avait un magasin de fruits et légumes dans Fouquières centre et qui passait avec leur camionnette dans le coron, qui vendait les fruits et légumes mais aussi, il me semble, le lait et le café Pierrette dans son sachet rouge.
Il est dommage qu’il n’y ait pas trace de la guerre 39/45 car la résistance y a été quand même forte surtout à partir des mineurs de la fosse 9. Par contre j’y ai vu les plans du camp des Allemands, juste derrière le pont, où j’y ai beaucoup joué malgré le fait que mes parents me l’interdisaient. L’école des galibots n’était-elle pas à proximité ?
Bref, ce site m’a replongé dans tous mes souvenirs et tous les gens que j’ai rencontrés, avec qui j’ai joués et qui ont tous laissé des marques indélébiles dans ma mémoire : les familles Duchateau, Sionis, Abbad, Wochtysiak, bien sur ma famille Markowski, les Bougeois, les Lourdaus, Mentel, Dabe, Asnaoui, Van de Verre Emile et Lucienne tout particulièrement (désolé pour l’orthographe de certains noms) et la liste est longue….. Bref ces 18 années vécues à Fouquières ont dirigé tous les actes de ma vie future car j’y ai connu la solidarité, la fraternité entre tous quelque soit leur religion ou leur pays d’origine. Je garde ce souvenir précieux de la grande grève de 1963 où tout un pays a été solidaire de ses mineurs et de mes premières vacances à Pâques, car beaucoup d’enfants de mineurs ont été accueillis pendant cette période par des familles ou des centres de vacances. Pour ma part je me suis retrouvé à Rouen. La solidarité et la fraternité, voilà les deux maîtres mots que l’on m’a enseignés à l’école, dans mon coron, dans ma commune. Je me souviens des fêtes de Noël avec le pain d’épice, l’orange et le film qu’on allait voir au cinéma Rex de Fouquières, les remises de prix scolaires par le Maire sur le stade, la kermesse du Bol d’Air … Ah merveilleux souvenirs !
Je vis actuellement en Alsace, mais j’ai toujours raconté à mes enfants ce que fut la vie d’un fils de mineur, la vie dans les corons, cette solidarité des familles, cette simplicité de vie même si elle était très dure, la misère aussi.
Je remercie tous ceux qui ont créé ce site, qui l’entretiennent. J’en appelle à tous ceux qui auraient des photos de cette époque 1950 – 1970 sur la nouvelle cité du 9 et je répondrai à tous ceux qui daigneront m’écrire.
Merci à toutes et tous.