La première idée qui me vient en pensant à Jean-Pierre Vallée, c'est qu'il impressionnait par sa capacité d'analyse et son talent pour l'exprimer. C'est ce qu'il voyait, exprimait de façon si pertinente qui rendait si enrichissante sa compagnie. Lire ses articles, du Journal Faxé, à la revue Médecine, en passant par Bibliomed, c'est posséder des clés pour comprendre et agir aujourd'hui et demain. Ses observations, ses avis, souvent décalés avec le "politiquement correct" étaient suffisamment pertinents pour qu'il n'ait pas besoin de s'opposer. Il préférait toujours proposer plutôt qu'affronter, sans pour autant renoncer.
La façon de présenter la Médecine Générale et de faire réfléchir les étudiants que je lui avais confié pour les aider dans leurs travaux de thésards, a toujours été une expérience marquante pour eux et décisives pour beaucoup. Tant pour l'UNAFORMEC que pour la SFDRMG, il faut le remercier d'avoir si fortement contribué à la qualité et à la pertinence, donc à l'utilité des productions au service de la profession.
Enfin, j'avais en quelques sortes une relation privilégiée avec lui, car nous partagions une passion commune avec la pratique de la voile en croisière. Mais là encore il m'impressionnait, car non seulement les grandes traversées océaniques ne lui faisaient pas peur, mais il avait lui-même construit son voilier de 12 mètres ! Pour avoir rencontré beaucoup de marins, du simples plaisanciers, aux marins professionnels, ils sont très rares à avoir accompli cet exploit. Rien que cela rend compte de son courage, de sa détermination, de ses capacités à concevoir et réaliser des projets aussi ambitieux qu'originaux.
Je lui souhaite d'aller au paradis des marins où il n'est plus nécessaire d'affronter, mais seulement de voguer avec volupté, même si je crains que cela ne l'ennuie...
Michel DORE, ancien président de l'UNAFORMEC