Mon Dandoune,
Durant ces 40 dernières années, j'ai bien essayé de t'éviter, au moins au début.
Au départ, en ne t'adressant pas la parole que ce soit place Daumesnil ou au lycée Hélène Boucher et, ce, en dépit des jolies filles qui souvent t'accompagnaient. J'ai réussi à avoir le bac en t’ayant croisé 1 000 fois, mais sans jamais t'avoir parlé.
Et puis les choses ont changé, tu as rencontré Steph et ton attractivité à mes yeux y a très nettement gagné. J'ai alors dû me dire qu'il fallait que je commence à éviter de t'éviter.
Peu de temps après, j'ai moi-même rencontré Sandra. En me rendant compte -coïncidence à peine croyable- qu'elle-même était parvenue à t'éviter, toi et tes griffes de chacal, toi le « serial chineur de l'est parisien », je me suis dit que cette fille était sans doute faite pour moi.
C’est d’ailleurs quelques temps plus tard que, frappés par le parallélisme de nos histoires d'amour, nous nous sommes, toi et moi, rapprochés. Un Nikayo par-ci, une partie fine de sushis par-là, le temps n’était définitivement plus à l’'évitement. Pour autant, j'ignorais encore véritablement qui devenait mon ami.
C'est encore plus tard, sous l'ère bénie de Saint-Mandé, que j'ai découvert qui tu étais : un mari exemplaire toujours en mission, un père exemplaire toujours en mission, un esprit exemplaire souvent en omission. Car si pour moi le temps de l’évitement est bien révolu, tes clefs, ta montre, tes prises de téléphone, elles, continuent obstinément et par intermittence à vouloir te faire faux bond. Un peu comme tes cheveux finalement, mais en moins définitif.
Mais cet esprit, ton esprit, loin de n’être que distrait et soumis de plus ne plus aux quatre vents, est surtout brillant. En 2014, sous un statut Facebook du célèbre cinéaste-dentiste Veste Robene, j'ai pu en saisir toute l’acuité au cours d’une joute verbale et pâtissière restée gravée dans la pâte d’amande. Cet échange avec le « financier marié à la religieuse » et les dizaines d’autres qui l’ont précédé ou suivi sur Facebook, Whatsapp et ailleurs, ont beaucoup contribué à ce que, plus qu’inévitable, tu sois finalement devenu pour moi incontournable.
Pour le meilleur, tous les chemins amicaux, pâtissiers, financiers, religieux me mènent aujourd’hui à Dan Draï. Même désormais mon chemin vers le cabinet.
Alors en ce jour de compte rond, évite les comptes à rendre, lévite un peu au-dessus des lourdeurs de l’existence. Bref, profite. Et vite.
Pierre
Très bel anniversaire, Dan. Sandra